Les troubles respiratoires pendant le sommeil peuvent favoriser un déclin cognitif.

Les causes du déclin cognitif sont certainement multiples. La Lettre de Successful Aging du 3 octobre 2011 (www.saging.com) revient sur une des causes identifiées, le syndrome d’apnée du sommeil. Lorsque l’on sait qu’un des principaux facteurs favorisant cette apnée est le surpoids, voilà qui devrait inciter tous ceux qui sont concernés à se prendre en charge ou à se faire aider pour retrouver un poids de forme.

Les apnées du sommeil affectent une grande proportion de seniors. Elles occasionnent une succession de très brefs réveils au cours de la nuit dont on n’a en général pas conscience, accompagnés d’épisodes répétés d’hypoxémie. Ce trouble respiratoire peut être associé à des complications cardiovasculaires et métaboliques, ainsi qu’à une altération des performances cognitives. Toutefois, on ne savait pas jusqu’à présent si les apnées du sommeil précédaient ou non le déclin cognitif.

Pour répondre à cette question, un groupe de femmes, âgées en moyenne de 82 ans, indemnes de troubles cognitifs et qui faisaient partie de la cohorte Study of Osteoporotic Fractures, a été suivi pendant près de 5 années. Les paramètres du sommeil de 298 participantes ont été enregistrés par polysomnographie à domicile en début d’étude. Leurs performances cognitives ont été évaluées lors des examens de santé à l’inclusion et en fin d’étude.

Parmi ces sujets, 105 souffraient d’apnées/hypopnées, avec au moins 15 épisodes d’arrêt respiratoire ou d’hypoventilation par heure. Les autres paramètres de santé ou du sommeil étaient comparables entre les femmes qui faisaient des pauses respiratoires pendant leur sommeil et celles qui n’en faisaient pas. Au cours du suivi, 60 participantes ont manifesté un déclin cognitif léger, ou MCI, et 47 ont développé une démence.

La présence de troubles respiratoires du sommeil en début d’étude était associée à une majoration de 85% du risque de déclin cognitif, augmentation qui n’était pas affectée par la prise en compte des comorbidités et des facteurs de risque classiques. De même, les sujets qui passaient plus de 7% de leur temps de sommeil en apnée ou hypopnée, avaient un risque 2 fois plus élevé de pertes cognitives.

En revanche, ni la fragmentation du sommeil, ni le temps de sommeil ne semblaient avoir d’impact sur la survenue de ces troubles cognitifs.

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